Les anciens lauréats du Prix

Prix 2023, remis à Bertrand Guillot

2008 : « le Goût du Roi » de Camille PASCAL  - Editions Perrin

« De Marie-Louise O'Murphy, l'histoire n'a retenu ni le nom ni le visage, mais le cul. Un cul auquel Casanova, Boucher et Louis XV, trois fins connaisseurs, ont rendu tour à tour et chacun dans leur genre un hommage émerveillé. " C'est par ce propos délibérément provocant que Camille Pascal, rompant avec le ton habituel de la biographie historique, présente son héroïne. Du personnage pourtant hors du commun de Marie-Louise O'Murphy, maîtresse secrète de Louis XV à l'âge de quinze ans, on ne connaissait rien, hors le célèbre tableau de François Boucher qui l'a représentée nue, allongée sur un voluptueux sofa ... »

 

 

2009 : « Madame Péruvienne » de Gilbert MERCIER -  Éditions J. de Fallois

 

" Au milieu du XVIIIème siècle, il était de bon ton dans la plupart des salons parisiens de tenir les sentiments pour ridicules et démodés... Madame de Graffigny, formée à l'école de Voltaire, eût raison du "préjugé à la mode"... Suivre La Péruvienne au jour le jour, c'est découvrir tout un pan de ce temps des Lumières à la faveur desquelles les femmes entreprirent de se libérer des vieux jougs. "

 

 

2010 : « Bordeaux Chef d’œuvre classique » de Jacques SARGOS et Alain BEGUERIE - Éditions L’Horizon Chimérique

Classée au patrimoine mondial de l'Unesco en 2006, la ville de Bordeaux représente l'un des plus beaux ensembles européens de grande architecture classique. 

L'auteur, Jacques SARGOS, a passé deux ans en compagnie du photographe Alain BEGUERIE à écumer les rues, les places, les cours, les intérieurs privés d'une ville d'une richesse architecturale confondante, en partie ressuscitée par le gros travail de ravalement des dernières années.

Jacques Sargos partage l'avis de Pierre Rosenberg, académicien et ancien président du Louvre, qui voit en Bordeaux " la plus belle ville de France." Après avoir lu ce livre, vous aurez sûrement envie de redécouvrir Bordeaux. Partagerez-vous cet avis ?

 

2011 : « Le destin d’Angelica Kauffmann » de Françoise PITT-RIVERS - Éditions Biro Editeurs

Françoise Pitt-Rivers, auteur d’une biographie d’Elisabeth Vigée-Lebrun, retrace le parcours d’exception d’Angelica Kauffmann.

Femme peintre très célèbre de son vivant, elle a reçu des commandes des cours du monde entier pour des portraits en buste, en pied, en costumes ou autres... Amie intime de Goethe, elle est une Européenne : née en Suisse, ayant voyagé en Autriche, installée et célébrée en Angleterre, travaillant pour les cours d’Italie, d’Allemagne, de Russie, et finissant sa vie à Rome, entourée d’honneurs.

 2012 : «Paris savant » de Bruno BELHOSTE - Éditions Armand Colin

Les savants sont partout dans le Paris des Lumières : académiciens ou curieux passionnés, austères pédagogues ou vulgarisateurs mondains… Jamais les expérimentations, les spectacles, les enseignements et les discussions scientifiques n’avaient suscité une telle passion. Paris, en ce XVIIIe siècle finissant, s’impose comme la « capitale des sciences ».

 Du Quartier latin à la Chaussée d’Antin, de la barrière d’Enfer au boulevard du Temple, ce livre est une délicieuse invitation à découvrir ce Paris savant. D’amphithéâtres en salons, de laboratoires en cabinets de curiosités, le lecteur croise Buffon, Condorcet, Lavoisier ou encore Diderot, mais aussi tous les autres acteurs de cette grande aventure : mécènes, inventeurs, aventuriers ou artisans.

 

2013 : « Journal d’un voyage à travers la France » de Sophie von La Roche - Éditions de l’Entre-deux-mers

Traduction intégrale et inédite de Michel Lung, Anne FAIVRE-LUNG et Thomas DUNSKUS. Préfaces : Jean Mondot

Ce récit de voyage de l’allemande Sophie Von La Roche, romancière du XVIIIème siècle a été traduit pour la première fois en français dans son intégralité par Michel Lung, Anne FAIVRE-LUNG et Thomas DUNSKUS.  Il offre un témoignage direct et vivant sur la France de 1785, traversée de Strasbourg à Bordeaux … et La Brède, en passant par Paris et Versailles, avec aussi une escapade au Havre pour voir la mer.  Il offre une vision réaliste de la capitale, lieu de pouvoir mais également de représentation de la monarchie.

 

2014 : « La part de l'aube » d'Eric MARCHAL –  Éditions Anne Carrière

Lyon, septembre 1777. Des textes gaulois signés par un druide du nom de Louern sont découverts à Fourvière. Ce trésor va propulser l’avocat Antoine Fabert au centre d’une bataille dont il ignorait l’existence et dont l’enjeu n’est autre que les origines du peuple français. Antoine et ses proches – Prost de Royer, ténor du barreau lyonnais, Antelme de Jussieu, historien paralytique, Camille Delauney, rédacteur de la première gazette sur l’actualité locale, et la comédienne de l’Ambigu-Comique Michèle Masson – se lancent à corps perdu sur la trace d’une mystérieuse statuette gauloise dont le secret pourrait à lui seul ébranler la royauté à la veille de la Révolution française.

2015 : « Joujou » d'Eve de Castro - Éditions Robert Laffont.

Nord de la Pologne, 1741. Tombée dans la misère, la comtesse Boruwlaska vend son fils à une amie fortunée. Comme jouet humain. À neuf ans, Joseph a la taille d'un enfant à la naissance. Idéalement proportionné, les traits fins, ravissant. C'est une « réduction humaine », un lilliputien. Doué d'une intelligence exceptionnelle. Un monstre parfait. Le sort qui l'attend est celui d'un animal de compagnie ou d'une bête de foire. « Joujou » va vivre quatre-vingt-dix-huit ans à cheval entre les fastes de l'Ancien Régime et les débuts de la révolution industrielle, jouer du violon pour des rois et pour des putains, séduire des femmes, sillonner l'Europe à feu et à sang, exciter la convoitise des savants, devenir une légende. De sa plume vive et élégante, Eve de Castro s'empare avec brio de ce fascinant destin. Celui d'un aigle enfermé dans le corps d'une puce


2016 :« L’instant de Grace » d’Yves Viollier  - Éditions Robert Laffont

Le 17 octobre, au soir de la bataille de Cholet où 25 000 républicains avaient pris le dessus sur 40 000 Vendéens découragés, les Vendéens repliés sur la Loire décidèrent de massacrer 5 000 prisonniers républicains enfermés dans l’église de Saint-Florent-le-Vieil. C’est à cet instant que le général Bonchamps, mortellement blessé, donna cet ordre qui le rendit célèbre : « Grâce ! Grâce aux prisonniers. »

Parmi les prisonniers se trouvait un soldat nommé Pierre-Louis David. Cet homme fantasque, un peu ivrogne, était parti à la guerre en compagnie de son fils de cinq ans, comme cela se faisait à cette époque. Au milieu de la foule qui attendait sur le parvis que l’horreur s’accomplisse, le petit garçon ne comprit pas ce qui se passait mais il entendit le cri désespéré du général et se retrouva comme par miracle dans les bras de son père. Trente ans plus tard, cet enfant effaré, devenu le célèbre sculpteur David d’Angers, créerait une œuvre magnifique en hommage à l’homme qui sauva son père. D’un bloc de marbre de Carrare, il arracherait la magnifique sculpture que l’on peut admirer aujourd’hui dans l’abbatiale Toussaint à Angers. Ce sont ces trois histoires indissolublement liées qu’Yves Viollier nous raconte ici avec sa verve et son talent habituels.

 

2017 : « Alexis, ou la vie aventureuse du comte de Tocqueville »  de Christine Kerdellant - Éditions Robert Laffont. L’histoire extraordinaire de Tocqueville, grand penseur politique du XIXe siècle et – on l'ignore souvent – grand aventurier et grand amoureux.

À seize ans, il fait un enfant à la couturière de la préfecture. À dix-sept, il se bat en duel pour la jeune fille qu'il aime. Puis il s'embarque pour le Nouveau Monde, partage la vie des Peaux-Rouges, fait naufrage dans le Mississippi, croise Davy Crockett et frôle la mort au fond de la forêt vierge avant d'être reçu à la Maison Blanche... Aristocrate, il devient le héraut de la démocratie. Neveu de Chateaubriand, descendant de Saint Louis, de Vauban et de Malesherbes, il vit une idylle fusionnelle et tumultueuse avec Mary Mottley, une Anglaise roturière, protestante, pauvre, de six ans son aînée, qu'il épouse contre la volonté de sa famille. Cet homme, qui publie au retour de son voyage en Amérique un livre visionnaire, c'est Alexis de Tocqueville. Français le plus connu au monde avec La Fayette, Napoléon et de Gaulle, il est davantage renommé pour ses écrits que pour sa vie, pourtant étonnante et passionnante, aux antipodes de l'image austère qui lui est habituellement prêtée. De l'Amérique à la Normandie, du jeune pionnier à l'académicien, des salons de Mme Récamier aux geôles de Napoléon III, ce roman biographique nous fait découvrir de façon aussi divertissante qu'instructive toutes les facettes de ce grand personnage.

2018 : «  La Sonate à Bridgetower » d’Emmanuel Dongala – Editions Actes Sud

N’en déplaise à l’ingrate postérité, la célèbre Sonate à Kreutzer n’a pas été composée pour le violoniste Rodolphe Kreutzer, qui d’ailleurs ne l’a jamais interprétée, mais pour un jeune musicien tombé dans l’oubli. Comment celui-ci est devenu l’ami auquel Beethoven a dédié l’un de ses morceaux les plus virtuoses, voilà l’histoire qui est ici racontée.Au début de l’année 1789 débarquent à Paris le violoniste prodige George Bridgetower, neuf ans, et son père, un Noir de la Barbade qui se fait passer pour un prince d’Abyssinie. Arrivant d’Autriche, où George a suivi l’enseignement de Haydn, ils sont venus chercher l’or et la gloire que devrait leur assurer le talent du garçon…

 De Paris à Londres, puis Vienne, ce récit d’apprentissage aussi vivant qu’érudit confronte aux bouleversements politiques et sociaux – notamment la mise en cause de l’esclavage aux colonies et l’évolution de la condition des Noirs en Europe – les transformations majeures que vit le monde des idées, de la musique et des sciences, pour éclairer les paradoxes et les accomplissements du Siècle des lumières.

2019 : «  Le dernier bain » de Gwenaële Robert - Editions Robert Laffont

Paris, an II. La France vibre sous le souffle de la Terreur. Jane, une jeune Anglaise cachée dans l’appartement d’aristocrates émigrés, Théodose, un moine qui a renié sa foi par peur de la guillotine, Marthe, la lingère de Marie-Antoinette emprisonnée au temple, David, le fameux peintre et député de la Convention, ou encore une Normande du nom de Charlotte Corday, tout juste arrivée à Paris…. Ils sont nombreux, ceux qui tournent autour du logis de la rue des Cordeliers où Marat, cloîtré, immergé dans des bains de soufre, traque les suspects hostiles aux idées de la République. Il ignore que certains d’entre eux souhaitent sa mort et qu’il ne lui reste plus que trois jours à vivre. Par cette fiction qui nous propulse dans le cœur battant de l’Histoire, Gwenaële Robert détruit l’image sublime et mensongère que David nous a laissée de son ami Marat. Du bout de sa plume, grâce à un dispositif romanesque et à un sens de la reconstitution impressionnants, elle gratte le vernis de la peinture pour révéler la réalité du monstre.

 

2020 : « Monsieur, je ne vous aime point » de Roger-Pol DROIT - Editions Albin Michel

C’est l’histoire d’une amitié impossible. Entre Voltaire et Rousseau, les deux géants des Lumières. Dans un XVIIIe siècle en effervescence, ils se lisent, s’écrivent, s’admirent. Avant le temps des déceptions, du mépris, des insultes, où finalement ils se haïssent à mort. Sans jamais se rencontrer…

Ce qui les oppose ? Tout ! Dans ce face à face, loin de leurs statues, on découvre Voltaire adulé et mondain, affairiste et généreux, candide et manipulateur, Rousseau exalté et dépressif, ambitieux et sauvage, passionné et libre.

On les accompagne dans la farandole de l’époque, de Paris à Genève, de Potsdam à Londres, de châteaux en auberges, de salons en théâtres, philosophant avec Diderot, d’Alembert, Grimm, leurs amis communs, batifolant avec des femmes souverainement libres comme Madame de Warens, Madame du Châtelet, ou avec l’humble lingère Thérèse Levasseur…

Sans le savoir, ils dessinent la confrontation, plus que jamais actuelle, de deux mondes : Voltaire, «en-haut», choisit progrès, opulence et scepticisme, Rousseau, « en bas », défend nature, frugalité et vertu.

Comédie des sentiments, ce premier roman du philosophe Roger-Pol Droit est une fête de grand style. On y apprend que, pour engendrer des idées, les icônes de la philosophie jouissent, souffrent et rêvent.


« Voltaire, le culte de l’ironie » BD de Jean-Michel Beuriot et Philippe Richelle - Editions Casterman

Un portrait nuancé et documenté d’une figure majeure des Lumières qui suscite encore et toujours la controverse.

Château de Ferney, 1765, Voltaire reçoit son biographe. Lors d’entretiens, il raconte des épisodes marquants de son parcours : enfance chez les Jésuites, premiers émois, découverte de l’écriture, désir d’ascension sociale, notoriété acquise par des pamphlets sulfureux, emprisonnement à la Bastille, exil en Angleterre, participation à l’Encyclopédie… Mais ce n’est pas parce qu’il évoque le passé qu’il en oublie d’être attentif à son temps, et particulièrement à l’affaire du chevalier de La Barre, un jeune homme exécuté pour crime contre le Christ et la foi pour avoir dégradé des symboles religieux. Scandalisé, Voltaire se battra pour réhabiliter sa mémoire et sauver les « complices » du chevalier en éveillant les consciences.

 

2022 : « La Chute, les derniers jours de Robespierre » de Jacques Ravenne - Editions Perrin - Plon

Juillet 1794. Thermidor an II. Idole encensée du club des Jacobins, orateur acclamé de la Convention, inspirateur du redoutable Comité de salut public, Robespierre est à l’apogée de son pouvoir. En deux ans, il a tout conquis ; en trois jours, il va tout perdre.

Avec tout le talent narratif qui l’a rendu célèbre, Jacques Ravenne raconte la chute d’un homme et la fin d’un régime dans un récit à suspense où, à chaque page, la réalité dépasse la fiction.


2023 : « L’abolition des privilèges » de Bertrand Guillot - Editions Les Avrils  

C’est un État en déficit chronique, où les plus riches échappent à l’impôt. Un régime à bout de souffle. Un peuple à bout de nerfs, qui réclame justice et ne voit rien venir. Un pays riche mais bloqué, en proie aux caprices d’un climat déréglé. Telle est la France à l’été 1789. Jusqu’à ce qu’en une nuit, à Versailles, tout bascule. C’est la Nuit du 4 août.